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Pandemia : Vous reprendrez bien un peu de virus ?

Je pensais avoir appris assez de choses sur les virus durant les derniers mois. Je pensais aussi avoir assez entendu parler de virus tout court. Et puis Pandemia (Fleuve Noir, 2015) de Franck Thilliez est arrivé entre mes mains. Un thriller presque prémonitoire qui ne demande qu’une chose : être lu d’une traite.

Dès les premières pages de Pandemia, il y a comme un air de déjà-vu. Des microbiologistes de l’Institut Pasteur à Paris doivent intervenir dans une réserve pour analyser la mort suspecte d’oiseaux migrateurs. On ne parle pas vraiment à la presse, les choses se font en secret jusqu’à ce que le verdict tombe : une grippe inconnue est en train de se propager dans tout Paris, voire dans toute la France. En parallèle, on retrouve l’équipe de Sharko et Hennebelle au 36. Ils cherchent toujours à démanteler l’organisation criminelle aux trois cercles mais cette épidémie vient tout chambouler… jusqu’à ce que des liens se créent.

Est-ce vraiment une fiction ?

Alors, un livre dont toute l’intrigue tourne autour d’un virus et d’une épidémie/pandémie, ça peut ne pas plaire en ce moment. Il serait tout à fait légitime de ne pas vouloir polluer son temps de lecture par des histoires qui nous rappellent ce qui se passe dans le vrai monde. Chez moi, c’est tout l’inverse. J’ai immédiatement été happée par Pandemia. En fait, on s’identifie très vite à la situation et on comprend encore mieux les personnages car on a vécu (presque) exactement la même chose. La relation qu’on noue avec eux est donc très forte. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de compassion pour Amandine qui est totalement parano (elle a néanmoins une bonne raison de l’être) et qui se désinfecte les mains des dizaines de fois par jour et se repasse en boucle ce fameux moment où l’agent de sécurité à l’entrée du 36 lui a demandé de retirer son masque pour le contrôle… et lui a parlé en plein visage, envoyant des milliers de gouttelettes sur sa peau. Je ne vais pas mentir, il y a un an, quand il y avait pénurie de masques et de gel hydroalcoolique, ça m’arrivait aussi d’avoir cette impression de « saleté » et, surtout, de voir des microgouttelettes partout !

Découvrir ce thriller en 2021 offre aussi une toute nouvelle perspective sur les parties plus scientifiques proposées par Thilliez. En général, on apprend des choses sur des sujets qu’on ne connaît pas ou extrêmement peu, on avance pas à pas dans une sorte d’inconnu. Là, on sait exactement ce qui va se passer dès les premiers cas de grippe détectés. Les premières conférences de presse, arrêter de se serrer la main, les masques qui commencent à prendre du terrain, les hôpitaux qui deviennent surchargés, etc. À chaque étape, on connaît déjà la suivante. Ça rend la lecture super excitante et, en même temps, encore plus angoissante.

J’ai aussi adoré le fait que l’histoire est pleinement prise dans l’engrenage de l’Homme en Noir et de l’organisation aux trois cercles. Le récit n’en est que plus palpitant et on ne peut s’empêcher de transposer ça à la réalité. Imaginez si le virus n’a pas été transmis par un animal ou n’est pas sorti accidentellement d’un laboratoire mais que quelqu’un l’avait volontairement dispersé dans la population. Émettre une telle hypothèse serait sûrement considéré comme une théorie du complot, mais dans Pandemia, c’est tout sauf ça ! (🚨 Attention spoiler) La seule chose que j’ai trouvé dommage, c’est que cette histoire d’Homme en Noir et d’organisation secrète se soit terminé. J’aimais bien l’idée de ce fil rouge qui relie les livres, un peu comme dans les séries policières qui présentent une nouvelle enquête à chaque épisode mais qui ont aussi une trame plus générale qui accompagne les personnages au fil des saisons. (🚨 Fin du spoiler) Mais ça, c’est vraiment du détail. Après un petit coup de mou avec [Angor] (Fleuve Noir, 2014), j’ai retrouvé la plume de génie de Franck Thilliez avec Pandemia.

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