Parfois, il suffit de jeter un œil à la section « bientôt disponible » de Netflix pour faire ressurgir des souvenirs d’enfance. Ça a été le cas lorsque j’y ai lu « Winx ». FATE : The Winx Saga (Young, 2021 – ) ne s’est donc pas fait prier pour que je la binge.
École de magie Alféa. Dans un monde parallèle au nôtre, des fées apprennent à manier leurs pouvoirs magiques et les guerriers apprennent à se battre. Débarque alors Bloom qui vient de découvrir sa vraie nature de fée, qui va très vite se retrouver au centre d’un gros secret et qui va entraîner ses colocataires dans des activités extra-scolaires pas vraiment autorisées.
Telle est la trame de la première saison en 6 épisodes de cette série. Et je ne sais pas trop quoi en penser concrètement.
Crise (de jeu) d’ado
Déjà, il faut oublier la série animée Winx Club (Straffi, 2004 – 2019). Si l’univers et la plupart des personnages sont bien présents, on est ici dans une série à destination des ados (et des adultes) et plus des petits enfants. En soi, c’est plutôt cool puisque ça permet aux grand.e.s enfants comme moi de faire un retour en arrière sans pour autant devoir revoir des épisodes enfantins.
Où je suis légèrement sceptique, c’est sur le casting. Ça a beau être une pratique courante, j’ai eu beaucoup de mal à habituer mes yeux à la différence d’âge entre les acteurs et les personnages qu’ils interprètent. Il y a des cas où ça ne se remarque presque pas mais dans FATE : The Winx Saga c’est assez flagrant. Par conséquent, ça pose un problème de jeu d’acteur. On dirait qu’ils se forcent à agir comme des adolescents, vous savez, ces typiques comportements gênants qu’on a quand on est ado mais qui sont normaux, et c’en est justement gênant par moments. Alors, je vais quand même laisser le bénéfice du doute à ces jeunes acteurs.trices puisqu’ils.elles sont au début de leur carrière et qu’ils.elles ont la possibilité de progresser vu que la série a été renouvelée. Mais, à mon avis, ce décalage d’âge ne les aide pas du tout et c’est dommage.
Il y a de l’idée…
Mais il y a aussi des choses pas si mauvaises dans FATE. J’ai notamment beaucoup aimé les décors, surtout la partie extérieure qui m’a vraiment plongée dans ce monde magique. D’après ce que j’ai pu apercevoir sur les réseaux sociaux, la majeure partie du set, dont le château/école, sont de vrais endroits, laissant la CGI aux éléments surnaturels. C’est un petit plus qui compense un peu le jeu d’acteur.
C’est aussi une série pleine de mystère et qui joue tout de même sur le suspense. Je vous accorde qu’on voit venir les choses à 1’000km parce que l’histoire de l’enfant à qui on a menti pour cacher une sorte de complot qui n’en est pas un mais en fait oui n’est pas non plus hyper originale. Mais si on regarde ça sans se prendre la tête et sans trop réfléchir, ça marche assez bien.
Enfin, même si ça peut mener à plein d’incohérences puisque les personnages sont quand même dotés de magie, j’ai bien aimé le mélange de « monde moderne » et de « monde ancien ». Disons que souvent, dans la fantasy, on a des histoires qui se passent à une époque un peu « moyen-âgeuse » où on abandonne totalement téléphones et ordinateurs. D’un côté, se détacher de notre époque montre qu’on peut quand même vivre des aventures sympathiques sans avoir un carré noir qui vibre toutes les deux secondes dans notre sac. D’un autre côté, le fait d’avoir ces technologies dans FATE permet d’ancrer la série dans le réel et de toucher à des thématiques actuelles (ce qui est une bonne chose vu que ça s’adresse aux ados).
En parlant de thématiques actuelles, la série a inclus des allusions féministes de manière assez ostentatoire. Ça a parfois l’air d’une parenthèse explicative un peu sortie de nulle part du type « Le saviez-vous, le mansplaining c’est… ». Sur la forme, c’est pas forcément très esthétique, mais comme sur le fond, c’est bien d’aborder ces sujets (encore une fois, ça s’adresse aux ados), on va approuver la démarche. À voir comment tout ça va continuer d’être traité dans la saison 2.