La plupart des gens se sont abonnés à Disney+ dès son lancement en mars 2020 pour voir The Mandalorian (Favreau, 2019 – ). Je n’ai pas fait exception… sauf que j’ai attendu début 2021 pour me lancer dans ce spin-off plutôt addictif.
Mon problème avec les séries dont on diffuse un épisode par semaine, c’est que je regarde les deux premiers, puis j’oublie qu’un nouvel épisode sort chaque semaine et je finis par me dire que je ferai du binge-watching une fois que tous les épisodes seront disponibles. C’est donc ce qui m’est arrivé avec The Mandalorian. Et franchement, je crois que j’ai d’autant plus apprécié cette fabuleuse histoire et que ça m’a permis de vraiment m’impliquer dedans.
L’émotion casquée
Ce que je trouve assez incroyable avec l’univers de Star Wars, c’est l’émotion qu’une simple note de musique ou un volet horizontal peut provoquer. On est immédiatement happé dans ce monde avant même d’avoir vu un personnage ou d’avoir eu un bout du récit. Et The Mandalorian ne déroge pas à cette règle. C’est typiquement quelque chose que je ne retrouve pas dans l’Univers Cinématographique Marvel que je suis actuellement en train de revoir (mais ce sera un débat pour une autre fois).
Passé cette première vague d’émotion, vient ensuite l’attachement aux personnages. Je vais vous épargner tout l’amour que j’ai pour l’adorable Baby Yoda et passer directement à Mando. Sur le papier, ça parait totalement absurde de croire qu’un personnage dont on ne voit le visage que 2 minutes sur 16 épisodes puisse transmettre autant de choses aux spectateurs.trices. Que nenni !
Bien sûr, le rôle paternel que joue Mando auprès de l’Enfant fait craquer tout le monde et on se dit que c’est quand même un bon type (donc on s’attache à lui). Mais ça passe aussi par la voix. Malgré l’effet sonore que provoque le casque, il y a une certaine douceur et quelque chose de chaleureux. D’ailleurs, les répliques ont été enregistrées en post-production, ce qui a certainement laissé tout le loisir à Pedro Pascal de se concentrer à fond sur ce point. En tout cas, s’il y avait une catégorie « Meilleur duo à l’écran » dans les grandes compétitions, je pense que le Mandalorien et l’Enfant l’emporteraient haut la main.
Et puis, même esthétiquement, j’ai beaucoup aimé ce côté un peu cow-boy dans la manière de se tenir de Mando/Pedro Pascal. La position de tir un peu vintage notamment. Ça crée une sorte de décalage entre le personnage « visuellement old-school » et la technologie qui l’entoure. Ça peut paraître un peu bête mais je trouve que ça aussi ça le rend attachant.
Un personnage féminin badass
J’écris ce paragraphe avec une légère tristesse puisque ce personnage de Cara Dune que j’ai tant aimé ne réapparaîtra pas dans la série suite au renvoi de Gina Carano. Il était génial ce rôle. C’est le genre de personnages dont on a besoin à l’écran. Je veux pas m’étaler sur le féminisme mais, pour la faire courte, c’est une femme forte, cool, inspirante, qui a une place intéressante dans l’histoire. Surtout, ce que j’ai apprécié avec Cara Dune, c’est le fait que ce soit un personnage original. Ce que j’entends par-là, c’est que ce n’est pas un personnage masculin qu’on a féminisé (pratique qui, à mon avis, ne sert pas du tout la cause). Le rôle a d’ailleurs été écrit directement pour Carano et, avec son évincement, la série perd une alliée importante. Est-ce que Cara Dune va simplement disparaître ou va-t-elle être interprétée par une autre actrice ? dans un cas comme dans l’autre, il faudra redoubler d’effort pour rivaliser avec « Gina Dune ».
Les fondamentaux de Star Wars
Je disais plus haut que l’univers Star Wars a le pouvoir de faire appel aux émotions en un clin d’œil. Cette recette est notamment composée de décors et de musique et elle a été suivie à la règle dans ce spin-off.
Tout d’abord, The Mandalorian est une belle preuve de la nécessité des décors réels. Ce qui est assez paradoxal puisqu’une technologie ultra moderne a aussi été utilisée pour remplacer les fonds verts… Que ce soit au niveau des costumes ou du matériel, la réalité du monde créé est juste folle. Ça nous immerge encore plus dans l’histoire et je trouve que ça donne aussi parfois un aspect un peu comics à l’image qui n’est pas désagréable. Dans les épisodes du making-of sur la technologie et les décors, les acteurs.trices expliquent à plusieurs reprises comment cet environnement les a aidé dans leur jeu et ça se ressent clairement.
Après, toujours grâce au making-of, je me suis aussi rendu compte que tout ça, pour que ça marche bien, ça a un prix. Donc je suis un peu plus indulgente sur d’autres productions qui utilisent « trop » de CGI… En tout cas, la production a fait le bon choix en visant un nombre limité d’épisodes et de durée souvent plus proche de la demi-heure que de l’heure.
Enfin vient la musique : j’ai gardé le meilleur pour la fin. J’ai découvert Ludwig Göransson l’été passé avec Tenet (Nolan, 2020) et j’étais déjà tombée amoureuse de sa musique. Mais alors avec The Mandalorian, on surpasse l’amour je crois. Personnellement, le thème principal me crée une boule d’émotion dans le ventre qui me met presque les larmes aux yeux à chaque début et fin d’épisode. C’est exactement la même sensation qu’avec le thème de Star Wars qui explose à la figure des spectateurs.trices au début des films avant que le texte d’introduction ne défile.
George Lucas disait que la musique représente 50% de l’entertainement dans un film, que les spectateurs.trices sont autant enthousiasmés par le son que par ce qu’ils voient à l’écran. Et bien Jon Favreau et Ludwig Göransson ont appliqué cette méthode à la lettre et le résultat est, vous l’aurez compris, d’une grande qualité.